Jusqu’au samedi 22 mai. Avec un regard acide et ironique sur notre société, Skwak dresse un monde parallèle nourri des vices et des excès de notre époque. Royaume du « toujours plus », le Maniac World est peuplé de personnages aux défauts exacerbés, quêteurs inlassables de beauté, de sexe et d’argent. Purs produits de notre société de surconsommation, les maniacs n’en sont pas moins attachants et drôles. Car, Skwak nous livre une vision du monde dépourvue de volonté critique ou de jugement moral à la manière d’un Jérôme Bosch nous offrant la sienne quelques siècles auparavant. Lors de sa première exposition à l’ADDICT Galerie, Skwak nous avait présenté la genèse de l’histoire des maniacs. Il revisite cette fois l’univers de notre enfance, mêlant humour et nostalgie. La reprise de quelques grandes fables lui fournit le prétexte de mieux nous faire connaître « La petite fille aux allumettes » ou encore « Hansel et Gretel », transposées dans le Maniac World. Les histoires proposées tissent une sorte de labyrinthe où s’entrelacent personnages et situations qui saturent la toile jusqu’à l’étouffement. On se perd dans les méandres de cet univers à la fois enchanteur et cruel. Skwak nous dévoile ainsi la face cachée des contes de notre enfance. Cet univers sans foi ni loi des maniacs, nous en sommes les principaux acteurs car Skwak ne s’inspire que de la réalité. Sa quête de l’absurde, il la puise sur internet, dans les journaux où il traque les faits divers parfois si surréalistes qu’ils semblent avoir été imaginés par l’un de ses personnages dégénérés. La société contemporaine envahit alors littéralement l’espace du récit. La création de l’artiste s’inspire aussi de sa culture télévisuelle hantée par des personnages tel Homer Simpson. Faisant feu de toutes ces images, il met en scène la futilité de nos préoccupations quotidiennes. Ainsi, dans  » Make a Wish », cette fée qui peut exaucer tous les vœux ne se voit réclamer que davantage de pouvoir, souhait dérisoire et bien sûr dépourvu d’humanisme. Parfois, Skwak s’attache à l’un de ses maniacs pour dresser un portrait iconoclaste d’une personnalité tel que Roman Polanski portant les lunettes de Lolita, ou Poutine arborant des oreilles de Mickey. Un rictus enjôleur rend toute leur vivacité à ces faciès dans une composition qui rappelle les peintures aborigènes par leur éclat et leur intensité et que l’on peut retrouver aussi dans l’univers d’artiste tel que Combas. Avec cette exposition, ADDICT Galerie remet en lumière un art de l’illustration qui restitue sa place à la narration ironique. A sa manière ludique et colorée, « Histoires grotesques et sérieuses » nous sensibilise à la vertigineuse absurdité du monde. www.addictgalerie.com