Oyez oyez mes chers collègues en humanité (sommes nous plus que cela ?) ! Dormez tranquille, le vilain dragon (Ben Laden) a été terrassé par le gentil héros (Amérique). Soyez définitivement rassurés, nos vaillants gardiens du temple de la morale et de la justice sociale (la presse) vont clouer au pilori tous ceux qui leurs sembleront agir contre le Système. Enfin réjouissons nous, car les termes de liberté, d’égalité et de fraternité ne sont plus galvaudés et la machine emploi ayant fait son deuil de l’esclavage a décidé de payer chaque travailleur au juste prix, de lui rendre sa dignité et globalement d’arrêter de le pressuriser pour qu’il puisse s’épanouir et vivre comme il l’entend sans jugement ni culpabilisation d’aucune sorte et ce quelque soit son mode de vie… et bien sûr que tous les maux seront (dans un proche futur) éradiqués quels qu’ils soient.

Non mais ça va pas ? Vous êtes en 2011 et vous croyez encore en ces conneries ? Dites moi au moins que c’est de l’auto persuasion et que nous en sommes conscients ? Que nous acceptons volontairement d’adhérer à ces contes de fée sociétaux pour éviter de ne pas sombrer dans un marasme encore plus grand ? Qu’avons nous à perdre à nous aimer, se respecter, faire en sorte que tout aille mieux ? Sur le papier rien mais encore faut-il enclencher de toutes parts des actions pour modifier en profondeur les pensées et surtout les actes. A qui le crime profite ? Vous le savez aussi bien que moi ne faites pas les dupes. Vous, nous, ils, des victimes consentantes ou tortionnaires involontaires retranchés derrière le communément admis.

Et si au fond c’était lui qui avait raison : Amusez-vous, foutez-vous d’tout La vie entre nous est si brève Amusez-vous, comme des fous La vie est si courte, après tout. Car l’on n’est pas ici Pour se faire du souci On n’est pas ici-bas Pour se faire du tracas. Amusez-vous, foutez-vous d’tout La vie passera comme un rêve Faites les cent coups, dépensez tout Prenez la vie par le bon bout. Et zou…

Amusez-vous, foutez-vous d’tout La vie entre nous est si brève Amusez-vous, comme des fous La vie est si courte, après tout. Car l’on n’est pas ici Pour se faire du souci On n’est pas ici-bas Pour se faire du tracas. Amusez-vous, foutez-vous d’tout La vie passera comme un rêve Faites les cent coups, dépensez tout Prenez la vie par le bon bout. Et zou…

Pour que la vie soit toujours belle Ha, que j’aimerais un quotidien Qui n’annoncerait que de bonnes nouvelles Et vous dirait que tout va bien Pour ne montrer que les avantages Au lieu d’apprendre les décés On apprendrait les héritages C’est la même chose et c’est plus gai Pour remplacer les journaux tristes Que ça serait consolateur De lancer un journal optimiste Qui dirait à tous ses lecteurs :

Amusez-vous, foutez-vous d’tout La vie entre nous est si brève Amusez-vous, comme des fous La vie est si courte, après tout. Car l’on n’est pas ici Pour se faire du souciOn n’est pas ici-bas Pour se faire du tracas. Amusez-vous, foutez-vous d’tout La vie passera comme un rêve Faites les cent coups, dépensez tout Prenez la vie par le bon bout. Et zou…

(instrumental) Amusez-vous, foutez-vous d’tout La vie entre nous est si brève Amusez-vous, comme des fous La vie est si courte, après tout. Car l’on n’est pas ici Pour se faire du souci On n’est pas ici-bas Pour se faire du tracas. Amusez-vous, foutez-vous d’tout La vie passera comme un rêve Faites les cent coups, dépensez tout Prenez la vie par le bon bout. Et zou…

Albert Préjean Année : 1934 Auteurs compositeurs : W. Heymans – Sacha Guitry / Albert Willemetz