Le réalisme qui a prédominé jusqu’à aujourd’hui se veut la mise en œuvre de l’idée de rapprocher l’art de la vie quotidienne. Ainsi depuis le pop art donnant le statut d’icône aux objets usuels, aux images de personnalités, puis la nouvelle figuration, ou le Citationnisme, jusqu’au Simulationnisme qui tente le parasitage complet du réel par l’art et de l’art par le réel, le réalisme a atteint l’extrême limite de la littéralité. Reste emblématique de ce programme la démarche de l’artiste Gregor Schneider qui dans une installation, reconstitue exactement la maison de ses parents, poussant la littéralité mimétique jusqu’à son extrême conséquence et sa désignification.
Mais dans cet élan vers toujours plus de réel, paradoxalement l’Hyperréalisme dans sa quête de perfection réussissait à introduire une vraie distanciation face au monde. Il a ainsi donné des bases pour sortir poétiquement de cette littéralité qui s’épuise. (…)
Ainsi par ses multiples approches, l’abstraction hyperréaliste apparaît aujourd’hui comme un des mouvements potentiellement les plus féconds de l’art contemporain. Il prend en compte les évolutions, les acquis passés et il les met en perspective. Il les confronte à l’évolution irrésistible de notre monde. Il propose des voies, des réflexions, des moyens à discuter, à utiliser pour que l’art continue d’éclairer la conscience des hommes et dégager les beautés inconnues de notre univers.