“Chacun parle de l’opinion publique, entendant par là l’opinion publique, moins la sienne.” Chesterton
Aujourd’hui les médias parlent aux médias, des médias qui pour eux ne sont pas eux mais une tierce partie, sans jamais reconnaitre ou assumer leur responsabilité dans l’appauvrissement de l’information dont nous sommes victimes …
Pour rappel, chaque fait extra ordinaire, hypothétiquement marquant, ou réputé comme tel (c’est à dire en fait insignifiant, sans aucune portée, incidence, contemporaine ou historique) qui se déroule IRL (In Real Life) ou créé ex nihilo depuis les réseaux est systématiquement commenté, détourné, raillé, expliqué, décortiqué, analysé, mis en exergue, conspué, valorisé, démoli, ringardisé, dépouillé, jugé, par des individus théoriquement représentatifs d’eux mêmes, agissants en leur nom propre ou sous pseudo, au nom d’une institution, ou en qualité de gestionnaires de comptes. Il suffit d’un hashtag # pour créer un sujet qui rassemblera ensuite toutes les mentions. De fait, les journalistes, polémistes, commentateurs, chroniqueurs, font leurs moissons de bons mots, critiques acerbes, réflexions, pseudo tendances, au sein de cette manne 2.0.
En guise d’information nous avons donc le plus souvent droit à des effets soufflés, extractions de tweets, commentaires de photos d’instagram, youtube, copie de publications de facebook, des titres toujours plus racoleurs et de moins en moins de capacité à démêler le vrai du faux, ce qui ajoute toujours plus de crainte et d’amertume, de défiance chez la plupart de nos concitoyens. Ce qui pourrait réconcilier l’opinion et les médias ? Que les médias se jugent honnêtement et chassent les marchands du temple, ne poussent pas des cris d’orfraie à chaque fois qu’on remet en cause leur intégrité mais plutôt qu’ils condamnent les faux médias, artisans de propagande pour des intérêts privés et défendent bec et ongles ceux qui oeuvrent pour la vérité et le bien commun.