Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand (Friedrich der Große), (24 janvier 1712, Berlin – 17 août 1786, Potsdam), de la maison de Hohenzollern, est simultanément Frédéric IV de Brandebourg, 14e prince-électeur de Brandebourg et Frédéric II de Prusse, troisième roi en Prusse (1740-1772) puis premier roi de Prusse de 1772 à sa mort. Il est aussi surnommé affectueusement der alte Fritz (le vieux Fritz). Il fait entrer son pays dans la cour des grandes puissances européennes. Après avoir un temps fréquenté Voltaire, il devient célèbre pour être l’un des porteurs de l’idéal du prince du siècle des Lumières en tant que « despote éclairé ». Frédéric est un grand amoureux de la littérature antique et française du xviie siècle. Il écrit des pièces et des poèmes, toujours en français. Il aspire à devenir un roi-philosophe à l’instar de l’empereur Marc Aurèle. La liste de ses œuvres (donnée en annexe ci-dessous) témoigne d’un homme polygraphe qui s’adonne à la poésie et donne son opinion sur un très vaste éventail de sujets. Bien que son nom ne soit pas explicitement donné, il est certain que Emmanuel Kant lui rendit hommage dans son opuscule Qu’est-ce que les Lumières? avec ces propos : Il n’y a qu’un seul maître au monde qui dise : « Raisonnez tant que vous voudrez et sur tout ce que vous voudrez mais obéissez! ». Comme Kant, le roi défend la liberté de pensée mais exige l’obéissance afin de préserver l’ordre dans la société. Il rejoint la franc-maçonnerie en 1738 et est un admirateur des Lumières françaises. Il fait venir en son royaume Francesco Algarotti, Jean-Baptiste Boyer d’Argens, Julien Offray de La Mettrie et Pierre Louis Maupertuis mais, par dessus tout, c’est son plus illustre représentant, Voltaire qu’il admire et qu’il rencontre par deux fois. Ces deux rencontres furent hélas décevantes. À la première, Frédéric est malade et en ressort frustré de ne pas être à la hauteur de lui-même. À la seconde, Voltaire est désillusionné. Le magnifique auteur de l’Anti-Machiavel s’élevant contre les guerres d’agression s’est emparé par la force de la Silésie.