Une nuit que j’étais
A me morfondre
Dans quelque pub anglais
Du coeur de Londres
Parcourant l’Amour Monstre de Pauwels
Elle s’était donnée, entièrement, elle qui était fière, qui s’aimait, s’admirait, se croyait de l’étrangeté et des pouvoirs dans la solitude exaltée de son coeur, de son coeur qui brûlait, mais comme la glace brûle.
Elle qui voulait être plus forte que la famille, le couvent, le mariage, tout ce qui l’avait serrée ; elle qui s’était donné un coup de pouce du côté des prémonitions, des signes, de l’insolite, des sortilèges ; elle qui avait de la froideur, en dépit de son gros tempérament, elle avait cru remporter une victoire sur le passé en séduisant cet homme.
Mais voilà qu’elle s’était vraiment donnée.
Cela avait été plus fort qu’elle. Elle avait déversé tout ce feu dans l’amour de son amant. Soudain, elle n’était plus rien qu’une femme qui s’ouvre, mais avec une sincérité, une violence extraodinaires.
Elle avait résisté à sa mère, elle avait échappé au couvent, elle s’était gardée de son mari, et tout cela avec une habileté inspirée qui ressemblait au triomphe de la vertu.
Elle avait ensuite vécu en l’attendant…
Et maintenant, elle s’était donnée, aussi farouchement qu’elle s’était jusqu’ici défendue. Elle était amie, épouse, enfant, maîtresse, mère… Elle s’évanouissait dans le plaisir, elle s’anéantissait avec adoration, elle abandonnait tout dans le spasme humble jusqu’à l’incandescence, pleine d’un délire de bête et d’un renoncement religieux. Elle livrait son âme et son corps. Elle s’écartelait ; des cris, des flots, des bruits sortaient d’elle ; elle inondait le lit, elle s’immolait et elle mettait du surhumain là-dedans.
Il y avait peut-être, en effet, quelque chose de surhumain…
La femme est rare, la vraie femme est le miracle : son amant l’avait découverte. Elle se révélait à elle-même. Il s’accomplissait. Elle était déliée de son passé, lisse, confiante, enfantine. Il avait rajeuni, il s’était élargi… Avant les gens le trouvaient distant, fermé. Maintenant, il rayonnait…
C’était l’amour et ce n’était que le commencement… Louis Pauwels (1955)
Me vint une vision
Dans l’eau de Seltz
B Initials
B Initals
B Initials
B.B.
Tandis que des médailles D’impérator
Font briller à sa taille
Le bronze et l’or
Le platine lui grave
D’un cercle froid
La marque des esclaves
A chaque doigt
B Initials
B Initals
B Initials
B.B.
Jusques en haut des cuisses
Elle est bottée
Et c’est comme un calice
A sa beauté
Elle ne porte rien
D’autre qu’un peu
D’essence de Guerlain
Dans les cheveux
B Initials
B Initals
B Initials
B.B.
A chaque mouvement
On entendait
Les clochettes d’argent
De ses poignets
Agitant ses grelots
Elle avança
Et prononça ce mot :
Alméria !