EXPOSITION DU 12 NOVEMBRE 2011 AU 7 JANVIER 2012 HOSTED BY ALLANAH STARR EMMANUEL D’ORAZIO MARC ZAFFUTO « Se travestir est une forme d’art politique. Un processus demandant beaucoup de travail utilisant un large spectre de supports. La conversion compliquée d’un corps masculin en un féminin commence par une exécution technique précise, quelle soit celle de « plucking, tucking, and styling », de s’épiler, se dissimuler les organes génitaux, ou de se looker. Le processus pourrait faire envie à bien des peintres quand il s’agit à coups de pinceaux de rendre un visage parfait (“beat a face flawless” dans la terminologie drag, littéralement “frapper un visage jusqu’au sans-défaut”). Une fois sorties sur leurs talons aiguilles, le monde entier devient pour elles une scène et la performance artistique commence. Souvent dans les nightclubs, la démarche artistique sous jacente est mise de côté pour pouvoir imiter au mieux la frivolité. Une fois encore, cela demande un œil compréhensif et extérieur pour lui rendre son contexte artistique et sa place au mur d’une galerie d’art.«
Né à Corpus Christi au Texas, Jeremy Kost était, comme les héros des chansons de Lou Reed, prédestiné à monter un jour à New York. Photographe par accident, ou plutôt pour masquer sa timidité dans les clubs et parties à la mode où il fut entraîné dès son emménagement, ce Rastignac warholien a commencé par immortaliser les people, armé d’un polaroïd. Jeremy Kost flirte avec les limites de la nudité, quand le nu devient hiératique. Désacraliser le sexuel, en le rendant à sa beauté originelle. Ses photographies reprennent en ce sens les fragments des peintures antiques. La reconstitution qu’en ont fait les modernes provient des vestiges passés d’une civilisation perdue. Une épaule, un bras, des pieds, le regard de Kost est syncopé, le corps est mutilé puis reconstitué dans ses collages.