Un jour l’enfant découvrit, par hasard, que lorsqu’il apposait les paumes de ses mains autour du tronc du grand chêne, celui-ci absorbait son chagrin, son amertume, ses craintes, son ressentiment. Libéré de ses entraves émotionnelles, il était alors en mesure d’accomplir ce qui d’ordinaire l’aurait effrayé ou lui aurait posé problème: Vivre. Ainsi à chaque fois qu’il était sujet à la mélancolie, au désespoir ou à l’isolement, il allait se ressourcer auprès de l’arbre qui lui apportait, sans réserve, le soutien nécessaire pour dépasser cette souffrance. L’enfant grandissait et continuait son rituel à chaque fois que nécessaire, il vieillissait, continuait son ascension sociale, devenait de plus en plus important car il réussissait toujours ce qu’il entreprenait, sûr d’avoir la force nécessaire pour cela grâce à son arbre. Riche, célèbre, beau et sans soucis d’aucune sorte, il se surpris néanmoins à éprouver une angoisse que l’arbre ne parvenait pas à contenir, il était seul. Il allât vers l’arbre pour se libérer de cette douleur et fit ce qu’il n’avait jamais fait jusqu’à présent: Il regarda l’arbre. Il s’attendait à contempler un beau chêne majestueux, grand et fort comme lui, mais au contraire l’arbre était rachitique, quasiment sans branches, abandonné de toute vie. Alors quel fut le comportement de l’homme ?
Il prit une hache et terrassa l’arbre –
Il s’agenouilla devant l’arbre et pleura –
Il apposa ses mains sur l’arbre pour lui transmettre de l’amour et de la joie –
Il hurla et partit en courant –
Il fit comme si de rien n’était et tenta de se délivrer de son angoisse –
Il se suicida pour nourrir l’arbre de son sang –
Il s’installa au pied de l’arbre et s’endormit –
Il chercha un autre arbre persuadé que cela ne pouvais être celui-là –
Il pleura sur son sort –
Il promit à l’arbre de le venger –
Il comprit que la force qu’il avait reçue ne provenait que de lui-même –
Il pensa avoir tué l’arbre en lui ayant transmis tout son mal être –
Il considéra ce phénomène comme inexplicable et s’en remis à une Force Supérieure.
Il s’amusa de la situation et se dit que finalement tout à une fin –