Le concept de « légende personnelle » a été largement popularisée par Paulo Coelho dans son roman l’Alchimiste, je déplore cependant que nombreux illuminés se soient octroyés le terme pour l’intégrer à leur pseudo spiritualité charlatanesque. En réalité, le grand message à peine voilé, est une invitation à explorer l’existence comme un voyage vers la plus importante des destinations, à savoir soi-même…
En guise de bagages, car il faut s’équiper correctement : s’accorder une pleine confiance sans réserve, faire preuve d’ouverture d’esprit et d’écoute, de curiosité, de remise en question, de recul, d’amour, de détermination sans pour autant négliger le calcul, le 2eme degré, la ruse, la colère, l’arrogance, l’égocentrisme, le cynisme, la peur… Parce qu’il est inepte ou illusoire de croire qu’on ne peut composer qu’avec le seul versant positif de notre Être. Nous devons accepter que nous sommes autant porteurs de lumière que d’ombres, fruit fécond et vivant de cette dualité. Nous devons apprendre à percevoir les infimes nuances entre le bien et le mal pour arpenter sereinement la voie médiane qui échappe au manichéisme grossier de l’époque…
Une fois engagé sur les chemins de l’inconnu, chacun d’entre nous devra d’abord s’efforcer de lutter contre le déterminisme. Un combat résolument nécessaire aujourd’hui, au regard des algorithmes, qui, pour notre plus grand mal être, fixent notre personnalité et nos affinités contre quelques dollars…
Sans trop extrapoler, poursuivre sa légende personnelle est un formidable levier, un encouragement à vivre, expérimenter, aimer, se libérer, s’affranchir des contingences matérielles et de l’image réductrice de soi, pour atteindre l’essentiel, en pleine conscience.
Illustration : Jean-Michel Basquiat