Day 1 : Ça commence par des hyberboles, des envolées lyriques, l’encensement paroxysmique, une dythirambe telle que même l’essence du mot merveilleux ne peut soutenir la comparaison face à ce déferlement de qualificatifs élogieux. Rien ne peut contenir cette déferlante de reconnaissance sans bornes et immédiate. Le grand Léonard de Vinci vivant se serait incliné platement devant cette preuve ontologique de génie auquel il a aspiré mais qu’il n’a manifestement jamais atteint à en croire les critiques, adorateurs en pâmoison, fans enamourés, tous unis pour glorifier leur nouvelle idole en route vers la postérité.

Day 2 : 10:22 #dede34 a retrouvé un tweet du 21.03. 2007 07:24 émanant de la star et qui dit « La boulangère a de belles miches lol » assorti d’une photo d’un pain identifié comme un campagne d’environ 500 grammes. Avec 52k retweets en moins de 10 minutes le sujet devient top trend. Dès lors fans et détracteurs s’échappent sur ce qui devient rapidement le boulangeregate. Peu à peu les commentateurs s’accordent à penser que ce tweet est boulangerophobe, vulgaire, sexiste. Les hashtags #boulagainsthate et #michetoo confirment la tendance. L’interview de la boulangère annihile définitivement la tentative d’étouffement de l’affaire par l’avocat de l’agresseur.e présumé.e. « Elle m’a demandé un pain de campagne, je lui ai demandé si je devais le trancher, elle m’a répondu oui. C’est là que j’ai senti qu’il se passait quelque chose de pas normal. Pas de monnaie, juste un billet… J’ai ressenti le mépris et le regard lourd de sous- entendus. Invité de l’émission de radio phare, le 1er ministre a voulu surfer sur la vague « on se caille les meules dans votre studio », provoquant l’hilarité des internautes et les reprises par les talk shows d’access prime time. Philosophes, sociologues, artistes, sportifs de tous pays sont dans un premier temps un peu partagés et quelques uns dénoncent d’ailleurs un acharnement médiatique insupportable avant de se raviser et de rejoindre les rangs des courroucés.

Day 3 : Déprogrammé dés l’annonce du scandale par solidarité envers les victimes du breadspreading, des émissions radio, télé, supprimé des réseaux et des purs players musicaux, salles de concerts, etc. La star déchue n’apparaît même plus en 10eme page des moteurs de recherche témoignant ainsi de la désaffection massive du public. Des enquêtes d’investigation sont tout de même prevue afin de faire la lumière sur toute cette sordide affaire.

Day 4 : De qui parle-t-on déjà ?