Si dans le vaste domaine de la Pensée et de l’Action, faire son devoir pour le Devoir est une nécessité absolue qui ne requiert aucune autre raison en soi, il n’en va pas de même dans le théâtre des opérations que constitue l’existence.
Faire pour faire sans attendre de récompenses est le plus sûr moyen de perdre toute appétence pour la race humaine, tant celle-ci se délecte de prendre sans rien donner en retour, il y a même une formule érigée au rang de qualité qui explique cela : « le sens des affaires ».
Les multiples trucages du quotidien (Ghostwriting, photos retouchées, scénarisation, modifications corporelles, etc.) destinés à laisser croire que la vie pour certaines élites est un long et gouleyant fleuve tranquille, que le temps n’a pas de prise et que tout s’obtient facilement, sans travailler, incite de plus en plus nos concitoyens en humanité, à se comporter en véritable tyrans, à l’exigence exagérément élevée, en toutes circonstances.
De fait, nous assistons aujourd’hui, non pas à une quête de perfection relative à soi même, mais à une traque de la défaillance. Ce qui est dit est dit et est irrémédiablement gravé pour l’éternité dans les méandres des clouds et des disques durs. Les archives sont produites en temps réel et gare à celui qui change d’avis ! En ce sens, la série Black Mirror montre avec acuité le risque encouru si nous poursuivons dans cette direction…
Indulgence, amour, discrétion, tempérance, confiance, acceptation, humilité, combien d’autres mots sont prononcés par celles et ceux qui les trahissent par leurs actes ?