À l’occasion de l’ouverture du musée Gainsbourg dans la maison de l’artiste rue de Verneuil, voici une version relookée et augmentée de l’un des fleurons du catalogue Textuel. Épuisé depuis 2018, l’existence de cet ouvrage est intimement liée à la rue de Verneuil. C’est là que Charlotte Gainsbourg les a découverts, au fond d’un placard, en vrac, un trésor de brouillons manuscrits, biffés, gribouillés, difficiles à déchiffrer.
Laurent Balandras s’est plongé dans cette archive monumentale réalisant un travail de génétique littéraire extrêmement minutieux. Et aujourd’hui, grâce à la préfiguration du musée, de nouveaux manuscrits inédits sont apparus, complétant ce recueil : Les P’tits papiers, La Gadoue, Il s’appelle reviens, Attends ou va-t’en, L’Ami Caouette, Overseas Telegram. Ils viennent s’ajouter aux brouillons de chansons mythiques comme Je t’aime moi non plus, La Javanaise, Initials B.B., L’Homme à tête de chou… Il est fascinant de voir combien Gainsbourg travaillait, listait, corrigeait, remettant inlassablement sur le métier le matériau de sa création.
Le recueil est ponctué d’extraits de scenarii, de partitions annotées, de pages, de son roman Evguénie Sokolov, d’aphorismes, de dessins rares, de reproductions de ses petits agendas Hermès où les séances d’enregistrement cohabitent avec des recettes de cuisine ou de cocktails. L’ensemble, commenté et contextualisé par les notices de Laurent Balandras, forme un bouquet passionnant et émouvant.
Laurent Balandras est éditeur musical. Il a publié chez Textuel La Marseillaise de Serge Gainsbourg. Anatomie d’un scandale (2015) ou Les manuscrits de Claude Nougaro (2005) et signé la préface du livre de Christophe Marchand-Kiss Gainsbourg. Le génie sinon rien (2015).