J’aime beaucoup ce poème de Jean de La Fontaine (1668) et qui n’a pas pris une ride : Le Chien qui lâche sa proie pour l’ombre
Chacun se trompe ici-bas.
On voit courir après l’ombre
Tant de fous, qu’on n’en sait pas
La plupart du temps le nombre.
Au Chien dont parle Ésope il faut les renvoyer.
Ce Chien, voyant sa proie en l’eau représentée,
La quitta pour l’image, et pensa se noyer ;
La rivière devint tout d’un coup agitée.
A toute peine il regagna les bords,
Et n’eut ni l’ombre ni le corps.
Poème que l’on pourrait compléter par Vanité des vanités, tout est vanité…
La folie du monde moderne, dans nos contrées nanties, c’est d’affirmer avec conviction dans la même phrase tout et son contraire, confondre le juste avec le faux, la lumière avec les ténèbres, l’amour et la satisfaction de besoins primaires, le réel avec les succédanés du virtuel, confondre le travail avec l’accomplissement de taches répétitives. L’être et l’avoir, la beauté extérieure et le coeur. Nous n’avons rien perdu, la preuve ce poème date de 1668, c’est le triste constat d’une espèce perdue depuis les premières heures du jour, nous avons la capacité à nous améliorer… on commence quand ?
Illustration: http://timable.com/en/event/1828988