A quel moment avez-vous cru que le monde n’était plus régi par une caste dominante ? A quel moment avez-vous imaginé que chacun pouvait sortir de la fange et se faire sa place au soleil ? Réveillez-vous utopistes rêveurs, nous sommes toujours asservis par la pire des créatures terrestre… l’homme. Loterie nationale, jeux du cirque, bouffons, intrigues, violences sacrées et profanes, pouvoir et miroir aux alouettes. Quel changement ? Nous ne désirons que l’inaccessible. Nous nous comportons exactement comme nos prédécesseurs.
Bien sûr les armes ont changées, le décor a changé, mais fondamentalement l’idée reste la même, c’est pourquoi les textes de nos illustres ainés demeurent toujours d’actualité. Le cri dans le désert résonne toujours et ne trouve pas d’écho. La compréhension de l’environnement n’induit pas de révolution. Notre espoir n’a de corollaire qu’un désespoir causé par notre propre égotisme. A celui qui veut vraiment rien n’est impossible, c’est une vérité, elle n’est limitée qu’à lui même. S’il voulait vraiment modifier nos règles de vie, il finirait sur une croix, assassiné et paradoxalement loué des siècles plus tard par des esprits mus par la crainte d’une hypothétique mise en abime de leur précieuse parcelle de divinité. La véritable dualité est homme – nature et jusqu’à preuve du contraire, la nature a toujours gagné, pourquoi ? simplement parce qu’elle est, sans économie d’échelle, sans asservissement d’un élément sur un autre, sans ambition ni quête de domination. Nous nous pensons seigneurs mais nous ne sommes que des courtisans. Et pourtant nous avons un coeur, une âme, un esprit, nous sommes porteurs d’un microscopique morceau d’un puzzle cosmique que nous pouvons assembler ensemble, sans privilège ni passe droit, sans plus ni moins, sans je avant le tu et de il avant le nous. Nous pouvons être naturellement, mais à quoi bon me direz-vous ? C’est tellement plus simple de faire la guerre à la vie, de s’extasier devant des fictions et de rejeter le présent. De vivre par procuration le destin idéal des « désignés à briller ». Alors, continuons. Marchons sereinement vers la frustration, la peur, la haine et le dégout puisque nous avons choisi. Nous nous battrons jusqu’au bout, jusqu’au dernier souffle de vie, pour enfin accepter l’inéluctable, au bout du chemin, d’être en harmonie avec la nature.