« Notre monde vient d’en trouver un autre, cet autre monde ne fera qu’entrer en lumière quand le nôtre en sortira » face à cette assertion lumineuse et actuelle de Montaigne, éditorialistes, journalistes, bot d’articles, commentateurs, philosophes, spiritualistes, entertainers, influenceurs, personnalités publiques, grands professionnels et petits exécutants, sont tous unis dans une même volonté: donner du sens : A la vie, à l’existence, à la nature, à la collectivité, à l’altérité, au travail, à l’au-delà… (Liste non exhaustive).
Bien entendu, s’opposent les convictions de l’ancien et du nouveau monde, les progressistes et les conservateurs. Les apôtres de l’inclusion et les désesperants dévots de l’exclusion. Chacun arc bouté sur son idée du sens, au point qu’il en devient parfois totalitaire ou réducteur. Mais pourquoi est-il si difficile d’accepter que le corrollaire indispensable au don est la réception ?
Posons-nous la question avec objectivité, est-ce que notre quête du sens n’est pas, dévoyée ? plutôt que de renforcer notre humanité, nous cherchons manifestement à imposer un ordre, une idéologie, un dogme, une appréciation centrée et égotiste, en dépit du bon sens, c’est à dire sans prendre en compte les aspirations, la nature profonde, la capacité à être ou à faire. J’en veux pour preuve toutes les méthodes dont nous sommes inondés qui sont censées nous apprendre, nous coacher pour que nous mangions mieux, travaillions mieux, nous organisions mieux, elevions mieux nos enfants, vivions mieux etc. Sans jamais prendre en compte la capacité à recevoir, à accepter… Le bon sens, en définitive, est probablement celui qui émane d’un cœur libre vers un cœur libéré et reciproquement. Un chemin qui semble si accessible… et pourtant !
Illustration: Sam Friedman