« Distinguons ce qui dépend de nous et n’en dépend afin de consentir à ce qui ne dépend pas de nous, puis d’agir sur ce qui en dépend ; agissons donc sur ce qui dépend de nous, à savoir : la représentation, le jugement – par exemple, la douleur n’existe pas en soi, dans l’absolu, mais relativement à notre jugement, à ce que l’on en fait, à ce qui n’existe que parce qu’on le fait advenir à l’être, souffrance et douleur inclus ; habituons-nous au pire qui, de toute façon, finira par arriver, ainsi on ne sera pas surpris et l’on accueillera ce qui surviendra comme une nécessité prévue ; évitons de juger, il n’y a ni bien ni mal, mais des perspectives sur ce qui se manifeste nécessairement ; philosophons non pas en commentant des textes philosophiques, ou en analysant la pensée d’autrui, mais en menant une vie philosophique ; jouons bien le rôle qui nous a été donné, car nous ne pouvons rien contre la nécessité. » Michel Onfray L’ordre Libertaire la vie philosophique d’Albert Camus (Flammarion)