Tout homme n’aperçoit qu’une parcelle infime de la Vérité, et bien souvent, sinon perpétuellement, il se leurre à dessein sur la nature de ce précieux fragment qu’il détient. Une part de lui-même se retourne contre lui et agit comme un autre sujet. Ainsi l’homme se défait-il de l’intérieur. Un homme à l’intérieur d’un homme, ce qui ne fait point d’homme.
Jerry Fabin est drogué, il croit que son corps est recouvert de parasites. Il imagine qu’il vit en enfer. Jim Barris, petit génie de la chimie, est capable de produire un gramme de cocaïne pour moins d’un dollar. Fred travaille pour la brigade des stups, le corps dissimulé sous un « complet brouillé » jusqu’au jour où il comprend qu’il est son propre suspect. Ces trois-là et bien d’autres freaks vivent dans un monde où règne la Substance Mort, une drogue qui détruit l’identité…
Oeuvre majeure de Philip K. Dick, à l’instar d’Ubik, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? ou le Maitre du Haut Château, Substance mort est accessoirement le roman préféré d’Axl Rose, ce qui tend à prouver que le leader des Guns n’ Roses est un homme de goût ! A lire et à voir mais surtout à comprendre, à méditer, à (re)découvrir sans hésiter.