La Foire aux atrocités (The Atrocity Exhibition) est un roman expérimental et visionnaire de l’écrivain britannique J.G. Ballard. Paru initialement en 1969 aux États-Unis, et édité en 1976 en France aux éditions Champ Libre. Une édition actualisée du livre a été publiée en 1990, enrichie d’une préface de William Burroughs, d’un fragment de fiction de Jean-Jacques Schuhl, et surtout des notes et commentaires, pour la plupart ironiques, de Ballard lui-même sur ses propres textes. Le livre a été adapté au cinéma par Jonathan Weiss en 2001.
L’histoire est délibérément confuse, constituée de fragments indépendants – rédigés à partir de 1965 -, dans la lignée, dans une certaine mesure, du modèle d’écriture de William Burroughs, dont J.G. Ballard est un admirateur de longue date. Chaque chapitre est fractionné en sous-chapitres de seulement un paragraphe, constituant ainsi un puzzle de petites histoires avec un thème central particulier, que Ballard lui-même appelle des « romans condensés ». Le livre ne comporte pas de début ni de fin, et la narration ne suit aucunement les règles conventionnelles et linéaires du roman. Le personnage central change d’identité à chaque chapitre (Talbert, Traven, Travis, Talbot, etc.), comme si sa vision du monde changeait constamment avec lui. Le thème de l’histoire consiste en une description du paysage médiatique et culturel qui envahit et brise l’esprit de l’individu. Souffrant de maux de tête, le protagoniste, médecin déboussolé dans un hôpital psychiatrique, s’attelle à des expériences diverses basées sur la matière visuelle de la culture médiatique qui l’entoure : le suicide de Marilyn Monroe, la bombe d’Hiroshima, l’assassinat de John F. Kennedy, les encastrements de voitures de luxe – thème que Ballard développera ensuite dans Crash ! (1973).
Ce roman a inspiré certains artistes dans le monde du rock. Une chanson de Joy Division reprend le titre anglais du roman, Atrocity Exhibition, sur l’album Closer. L’album de Merzbow Great American Nude tire son nom de l’un des chapitres du roman. Par ailleurs, deux chansons de l’album Sacrifice de Gary Numan font référence au livre : Love and Napalm et A Question of Faith, qui contiennent les phrases « I’ll be your exhibition of atrocity »