HUGO BOSS DÉVOILE DES BASKETS EN FIBRE D’ANANAS

HUGO BOSS DÉVOILE DES BASKETS EN FIBRE D’ANANAS

HUGO BOSS dévoile des baskets innovantes et éthiques en fibre d’ananas. Ce projet fait partie d’un engagement global d’HUGO BOSS à travers l’innovation et la recherche pour proposer une mode durable respectueuse de la planète. Le modèle est fabriqué à partir de matériaux naturels avec le Pinatex, un tissu effet cuir conçu à partir de feuilles d’ananas, des lacets en coton bio et une semelle en TPU recyclé. Les baskets BOSS homme 100% vegan se déclinent en quatre couleurs issues des pigments naturels des plantes.

Les chaussures seront vendues dans une boîte en papier entièrement recyclable et biodégradable. Disponible à partir de juin dans une sélection de point de ventes et sur le site en ligne. www.hugoboss.com

THE LAST POETS – UNDERSTAND WHAT BLACK IS

THE LAST POETS – UNDERSTAND WHAT BLACK IS

Même après un hiatus de 20 ans, leur influence se fait encore ressentir. Notorious B.I.G., NWA, A Tribe Called Quest, Dr. Dre, Snoop Dogg et de nombreux autres ont samplé leurs intemporels morceaux. C’est dans ce son, créé dans le East Harlem des 70s, quel le hip-hop puise ses premières racines.

The Last Poets, composés d’Abiodun Oyewole et Umar Bin Hassan, sont de retour avec un album sans concession, motivés par la récente accession au pouvoir de Donald Trump.

‘Understand What Black Is‘ est aussi puissant que son titre le laisse entendre : ces dix titres sont inondés de trompettes, de saxophones, de mélodies à la flûte, et de beats reggae, tandis que les poètes chantent des éléments de la diaspora afro américaine sans jamais perdre le rythme.

1 Understand What Black Is
2 North East West South
3 How Many Bullets
4 She Is
5 What I Want To See
6 Certain Images
7 The Bridge
8 We Must Be Sacred
9 Rain Of Terror
10 The Music

NAVRANCE & HUMANITUDE

Nous vivons l’époque des syllogismes d’ensemble absurdes, des clivages impossibles, du raisonnement figé sans remise en question. La faute à qui ? Le dire m’exposerait à la réfutation totale et immédiate de cette proposition de réflexion. Prenons un exemple concret : Donald Trump critique une partie de la presse, une partie du peuple critique Trump donc la presse dans son ensemble et le peuple dans son ensemble sont victimes de Trump… si je souhaite revenir sur ce que j’ai écrit, parce que je considère que c’est exagéré ou médiocre, ce sera trop tard, mon éventuel contradicteur se sera emparé de cette première information et ne me laissera aucune possibilité de modérer, d’atténuer ou même de changer mon propos. C’est possiblement le crépuscule de la spontanéité et de l’esprit critique. J’en veux pour preuve celui qui, sous le coup d’une impulsion, écrit un tweet, se rend compte qu’il n’est pas approprié et le retire, le commentaire consécutif ne tiendra compte que du fait que le message a été écrit, donc réfléchi et assumé en pleine conscience, par conséquent cet acte doit être condamné avec la plus grande fermeté, c’est d’autant plus vrai si c’est un trait d’humour… qui ose faire de l’humour en 2017 ? … Critiquer un élément revient à critiquer sa totalité. Si lors du journal télévisé j’ai l’impression qu’on sert la soupe à un parti politique populiste et que je l’exprime, ou si je conteste la fiabilité de certains sondages qui sont, selon moi, des pièges à clics tout aussi populistes et racoleurs, alors j’aurai commis le crime d’avoir critiqué l’ensemble du corps professionnel journalistique qui s’emploierait (si je représentais quelque chose) à me discréditer par tous moyens. De fait, j’ai de plus en plus l’impression que l’objectif n’est plus d’informer, d’éduquer mais de censurer et de condamner, de générer la petite phrase qui précipitera l’auteur au bûcher des vanités… Le risque étant par conséquent que, effrayés par ce traitement totalitaire de la pensée, nos concitoyens se résignent au pire en réaction à ce jusqu’au boutisme fanatique digne de l’inquisition, motivé notamment par la course aux espaces publicitaires.

Que penser par exemple de ces titres glanés au fil d’une recherche de 30 secondes :

Cyrille Eldin essaie de déstabiliser Laurence Haïm
« Monsieur pipi », « Mister Nobody », « Loser »: les surnoms de François Fillon peuvent-ils lui nuire ?
La blague de Vladimir Poutine sur Donald Trump et les « meilleures prostituées du monde »
« C à vous » : Yann Moix dézingue à nouveau l’émission d’Anne-Sophie Lapix
Dopage : Fourcade quitte prématurément la réunion avec la Fédération internationale…
François Hollande « sidéré par la bêtise » d’Anne Hidalgo
Ce sondage a de quoi inquiéter le PS… et un peu François Fillon
L’attitude de Barron Trump à l’investiture de son père fait marrer les internautes
Revenu universel. Benoît Hamon a-t-il rétropédalé ?

Suis-je le seul à ressentir la violence de ces mots ? A lire ces conditionnels qui ne traitent pas de faits mais sont le fruit de simples spéculations, quelle vérité peut sortir de cette information-spectacle ? Toute la journée la pression s’exerce sur les smartphones, tablettes, ordinateurs, boites mails, radios, télévisions, journaux papier, l’homme de la rue peut-il échapper à cette façon de raisonner ? Un autre point de rupture est la légitimité par le chiffre. Qu’importe la nullité si les chiffres sont importants, si ce billet est partagé des milliers de fois alors il deviendra référence, sinon il n’aura aucune valeur… Pour conclure, je ne parle qu’en mon nom, je ne représente personne, je suis ma propre voix et mes interrogations me sont personnelles. Je ne donne pas de leçons ni ne cherche à en recevoir, en revanche mon souhait serait qu’il y ait plus de recul, plus de vérité et moins d’interprétation, moins d’huile sur le feu et plus de compréhension. Est-ce déjà trop tard ?

WILLIAM+KLEIN

WILLIAM+KLEIN

Un saisissant voyage dans l’oeuvre de William Klein commentée par lui-même. Les histoires racontées ici sont un régal. Le « pape » de la street photography se révèle aussi génial et provocateur qu’à ses débuts. Son premier Rolleiflex ? Il l’a gagné lors d’une partie de poker pendant son service militaire en Allemagne. À en croire William Klein, les coups de poker rythment sa vie qu’il raconte ici, à coup d’anecdotes tranchantes, souvent drôles et irrévérencieuses.

Dans ce livre atypique construit comme un journal de bord, la « voix off » de Klein ponctue une centaine d’oeuvres : ses débuts de peintre, ses recherches graphiques, les photographies de mode, le cinéma et bien sûr la photographie de rue, de New York à Paris en passant par Rome, Tokyo, Moscou. Alors qu’il fête ses 90 ans en avril 2018, Klein s’exprime avec la verve du jeune artiste américain qui a choisi Paris à 20 ans et pour toujours. Zéro nostalgie, zéro regrets : 100% cash et libertaire.

William Klein, né en 1928 à Manhattan, est un artiste total (peintre, graphiste, réalisateur, photographe). Révolutionnant la photographie de mode et de rue. Son travail sur les grandes villes du monde, ainsi que les livres qu’il leur a consacré (New York, Rome, Moscou, Tokyo, Paris) ont concouru à faire de William Klein l’un des photographes les plus influents du XXème siècle. Citoyen américain, il vit et travaille à Paris. Le Centre Pompidou lui a consacré une rétrospective en 2005.

William+Klein
[ÉDITIONS TEXTUEL]

AMBER ROSE X LELO

AMBER ROSE X LELO

Amber Rose revisite un vieux classique en y apposant sa touche pleine de modernité… pour la marque de sextoys de luxe LELO.

LELO x Amber Rose / « Shower » from Think/Feel on Vimeo.

Amber Rose a repensé la fameuse scène de la douche du film Psychose (1960) et même si cela a été déjà fait plusieurs fois, c’est bien la première fois que c’est pour une marque de sextoys de luxe! La diva est vue prendre une douche cachée par son rideau de douche quand quelqu’un arrive avec un sextoy rose qui n’est autre que l’Ina Wave, de la marque Lelo. Contrairement à Leigh, Rose été très heureuse de recevoir l’objet. « Ah, merci, je le cherchais »…

FUTILE OR NOT FUTILE ? THAT IS THE F* QUESTION !

FUTILE OR NOT FUTILE ? THAT IS THE F* QUESTION !

Bien raisonner serait (prétendument) l’apanage d’êtres austères, hautains voire exécrables, hors du temps, détachés des basses contingences matérielles, qui ne consacreraient leur intellect qu’aux Idées les plus élevées sans autres loisirs… Je n’aurai pas l’audace de prétendre que Socrate et Kierkegaard étaient les rois du dancefloor, ou que nos compères Hobbes et Pascal s’adonnaient à l’art de la vanne, mais il est possible d’échapper à cette image d’Épinal et d’associer pour le meilleur, réflexion et Entertainment. En ce sens, Karl Lagerfeld, invité de l’émission Quotidien laissait échapper ce fin constat, alors que Yann Barthes se désolait du manque d’attention des spectateurs des défilés qui brandissent tous à l’unisson leur portable et ne regardent finalement rien, le Kaiser de la mode prenait le contre-pied du « c’était mieux avant » et de la condamnation stérile et bien pensante, en arguant qu’il s’agit pour lui d’un applaudissement silencieux, d’une coutume de l’époque, que rien ne s’oppose à l’accepter, puisqu’il en est désormais ainsi… Il y a là semble-t-il matière à une belle réflexion ! A quoi bon s’évertuer à soliloquer sur des vétilles, quand nous n’avons aucune volonté individuelle ou collective de transformer nos mots en actes, ne faudrait-il pas plutôt privilégier la pensée constructive ? On peut toujours s’appuyer sur les trois tamis de Socrate plus que jamais d’actualité pour justifier cette pensée : Un jour, un homme vint trouver le philosophe Socrate et lui dit :

– Ecoute, Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s’est conduit.
– Je t’arrête tout de suite, répondit Socrate. As-tu songé à passer ce que tu as à me dire au travers des trois tamis ?
Et comme l’homme le regardait rempli d’étonnement, l’homme sage ajouta :
– Oui, avant de parler, il faut toujours passer ce qu’on a à dire au travers des trois tamis.
Voyons un peu ! Le premier tamis est celui de la vérité. As-tu vérifié si tout ce que tu veux me raconter est vrai ?
– Non, je l’ai entendu raconter et…
– Bien, bien. Mais je suppose que tu l’as au moins fait passer au travers du deuxième tamis, qui est celui de la bonté. Ce que tu désires me raconter, si ce n’est pas tout à fait vrai, est-ce au moins quelque chose de bon ?
L’homme hésita puis répondit :
– Non, ce n’est malheureusement pas quelque chose de bon, au contraire…
– Hum ! dit le Sage, essayons de nous servir du troisième tamis, et voyons s’il est utile de me raconter ce que tu as envie de me dire…
– Utile ? Pas précisément…
– Alors, n’en parlons plus ! dit Socrate en souriant. Si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir, et quant à toi, je te conseille de l’oublier…

N’est-ce pas le principe qui devrait être érigé en règle par nos médias ?

Illustration TAKASHI MURAKAMI – Enso

THE SUPERMEN LOVERS – CLOCK SUCKER

THE SUPERMEN LOVERS – CLOCK SUCKER

On attendait avec impatience le retour de la french impertinence, du choc du son et du poids de la vidéo, The Supermen Lovers assomme le game, mais pire encore, l’artiste bien inspiré, s’est permis de livrer à Technikart une itv de toute trashtée que j’aurai bien évidemment adoré faire … technikart.com/le-retour-trash-de-the-supermen-lovers il ne nous reste qu’à écouter, à regarder et à guetter la prochaine opportunité pour recueillir la semence verbale de Guillaume Atlan !

The Supermen Lovers – Clock Sucker, réalisé par Maxime Baudin.

En découvrir plus : thesupermenlovers

AVEC PARIS, L’IMPÉRATRICE FAIT SON CINÉMA !

AVEC PARIS, L’IMPÉRATRICE FAIT SON CINÉMA !

« Paris, Paris, tu n’es pas comme au cinéma… » Pour l’un des titres phares de l’album Matahari, un clip hommage magistralement réalisé par Clémence Demesme. Ode à la ville lumière et au 7ème art, aux références multiples qui se découvrent après plusieurs visionnages (Pulp Fiction, Twin Peaks, L’enfer…). Avec en guest, une apparition surprise de Marina Foïs… Une vidéo comme un écho à cette citation de Marylin Monroe : Dreaming about being an actress, is more exciting then being one.

J’entends les murmures de la ville
Que la nuit a mise à nu
Le fracas des automobiles qui filent
Juste un instant s’est tu

Dans la brume électrique elle dort
Sans dessous dessus
Et son corps encore inconnu
Laisse entrevoir

Son coeur qui cogne un peu plus fort
Toutes ces couleurs qui courent encore
Est-il trop tôt, est-il trop tard ?

C’est comme une fille qu’on embrasse
Mais qu’on ne voit jamais de face
Le refrain sans accords
Des sirènes du soir

C’est comme une fille qu’on embrasse
Mais dont le souvenir s’efface
Dites moi si je sors
Du rêve, du cauchemar

Paris, parie avec moi
Quitte à essayer cent fois
Paradis ou pas
sous les pavés je te vois

Oh pari perdu avec toi
Qui voudrait d’une vie comme ça ?
Paris tu n’es pas
comme au cinéma

Elle ouvre les yeux sans efforts
Se lève d’un seul coup
Et nous recrache par milliers
Sur ses Grands Boulevards

Fille noctambule fan de l’aurore
Femme de la nuit multicolore
Mais tes matins restent noirs

C’est comme une fille qu’on embrasse
mais qu’on ne voit jamais de face
le refrain sans accords
des sirènes du soir

C’est comme une fille qu’on embrasse
Mais dont le souvenir s’efface
Dites moi si je sors
Du rêve, du cauchemar

Paris, parie avec moi
Quitte à essayer cent fois
Paradis ou pas
Sous les pavés je te vois

Oh pari perdu avec toi
Qui voudrait d’une vie comme ça ?
Paris tu n’es pas
Comme au cinéma

Premier album MATAHARI http://qlima.cool/MATAHARI

Incomparable, unique, transcendant… Canine – Twin Shadow

Incomparable, unique, transcendant… Canine – Twin Shadow

Canine montre les crocs avec ce titre somptueux, accompagné d’une vidéo onirique…

The forest is dark but the moon is clear
My feet move, I fly silently I know my aim, the night’s game
All the same it can happen
My night research prevents the sweet heat from wrapping myself, supporting my feet
I raise my head, laugh at shame, then I proclaim our new flame

And I swallow my tears and my short-lived hopes
I reclaim my twin shadow, the one who doesn’t want to glow
And I wallow in self pity which I know
Despondency is so close
I follow a road, I can’t go

My heart beats so that I can hardly speak

Even if I leave, I won’t find the creek
Near to the sea, the birds sing their lovely words and our hymn
It will storm and blow all night, I hear the wind
The forest is wild and calms my feelings
It breaks my chains, and explains that anyway, it will happen

And I swallow my tears and my short-lived hopes,
I reclaim my twin shadow, the one who doesn’t want to glow
And I wallow in self-pity which I know
Despondency is so close I follow a road, I can’t go

My own sway goes astray, all the way my wish fails
No way but just the wait, when will I get there?

EN AME ET CONSCIENCE

EN AME ET CONSCIENCE

Un geste peut changer une vie collective, en particulier lorsqu’il est profondément humain, courageux, héroïque, encore faut-il que notre monde étriqué du tout pour moi et de l’image daigne s’en saisir, l’honorer et le porter comme un symbole de fraternité et non comme un vecteur de haine et d’opposition stérile. D’autant plus lorsque nos médias entachent le plus souvent l’acte d’éléments parasites sensationnels ou polémiques, accordant plus de valeur aux commentaires négatifs, cyniques, stupides émanant parfois et c’est plus grave, de journalistes ambitieux prêt.e.s aux tweets les plus racoleurs ou sulfureux pour leur quart d’heure de gloire, de politiques fanatiques qui se repaissent de la mort et de récupération, d’individus le plus souvent masqués sous pseudos, ignorants et intolérants qui stigmatisent jusqu’à la haine.

Beaucoup de nos maux sociétaux sont malheureusement parfois liés à ce quotidien profondément injuste qui accable les populations: Ambition des barons qui se gavent sur le dos des autres et asservissent leurs prétendus subalternes. Fanatisme des prédicateurs, bonimenteurs de tous horizons qui au fond méprisent leurs ouailles. Ignorance crasse et pleine de certitude de la meute… Comment ne pas en avoir marre ? Marre de cette information d’après coup qui laisse toujours entendre qu’on aurait dû éviter l’imprévisible, qui glorifie ceux qui ne méritent rien d’autre que le mépris. Marre de ces usurpateurs qui nous traitent comme des objets et jugent sur des critères décorrelés du réel qu’ils ne s’appliquent pas à eux mêmes. Marre des incivilités qui fragilisent toujours plus les rapports élémentaires. Marre des œillères de ceux qui se considèrent avec trop d’importance. Fatigué des extrémistes qui s’imaginent au paradis en nous faisant vivre l’enfer. D’avoir à compter tout le temps et de vivre dans la retenue et la crainte d’un lendemain prométhéen. Triste, pour tous ceux qui souffrent sans aucune exception. Las des amalgames et des raccourcis. Mais ragaillardi et plein d’espoir grâce à ces justes qui font jaillir la lumière des ténèbres, qui malgré la peine nous permettent d’entrevoir ce que serait un monde dans lequel régnerait la paix, la concorde et l’harmonie. Un idéal vers lequel tendre grâce à l’exemplarité, le sens du devoir et le perfectionnement, tout en restant vigilant, condamnant sans réserve l’ostracisme, la xénophobie et toutes les formes de rejets des autres. Vaste programme mais en définitive, avons-nous quelque chose de plus important à faire ?

Keith Haring, September 1982 (Copyright © Keith Haring Foundation)

FAKE NEWS, FRIEND NEWS, INSTA NEWS, GOSSIP NEWS, STUPID NEWS … L’INFO 0.0

“Chacun parle de l’opinion publique, entendant par là l’opinion publique, moins la sienne.” Chesterton

Aujourd’hui les médias parlent aux médias, des médias qui pour eux ne sont pas eux mais une tierce partie, sans jamais reconnaitre ou assumer leur responsabilité dans l’appauvrissement de l’information dont nous sommes victimes …

Pour rappel, chaque fait extra ordinaire, hypothétiquement marquant, ou réputé comme tel (c’est à dire en fait insignifiant, sans aucune portée, incidence, contemporaine ou historique) qui se déroule IRL (In Real Life) ou créé ex nihilo depuis les réseaux est systématiquement commenté, détourné, raillé, expliqué, décortiqué, analysé, mis en exergue, conspué, valorisé, démoli, ringardisé, dépouillé, jugé, par des individus théoriquement représentatifs d’eux mêmes, agissants en leur nom propre ou sous pseudo, au nom d’une institution, ou en qualité de gestionnaires de comptes. Il suffit d’un hashtag # pour créer un sujet qui rassemblera ensuite toutes les mentions. De fait, les journalistes, polémistes, commentateurs, chroniqueurs, font leurs moissons de bons mots, critiques acerbes, réflexions, pseudo tendances, au sein de cette manne 2.0.

En guise d’information nous avons donc le plus souvent droit à des effets soufflés, extractions de tweets, commentaires de photos d’instagram, youtube, copie de publications de facebook, des titres toujours plus racoleurs et de moins en moins de capacité à démêler le vrai du faux, ce qui ajoute toujours plus de crainte et d’amertume, de défiance chez la plupart de nos concitoyens. Ce qui pourrait réconcilier l’opinion et les médias ? Que les médias se jugent honnêtement et chassent les marchands du temple, ne poussent pas des cris d’orfraie à chaque fois qu’on remet en cause leur intégrité mais plutôt qu’ils condamnent les faux médias, artisans de propagande pour des intérêts privés et défendent bec et ongles ceux qui oeuvrent pour la vérité et le bien commun.

“L’EGO N’EST QU’UNE OMBRE, UNE OBSESSION ET UNE ILLUSION. TOUTE VIE EST UNE ET C’EST TOI-MÊME.”

Ainsi Swâmi Râmdâs nous offre une magnifique citation d’adhésion. Qui, hors du provocateur ou de l’ignorant, serait assez fou pour contester ces mots. Qui voudrait opposer à cette réflexion un avis contraire ? Et pourtant chaque jour qui passe, nous nous évertuons à exalter cet Ego. Courir après des chimères éphémères. Désirer l’image. Sacrifier notre temps à vivre. Alors que faire ? Une seule réponse : Le libre arbitre.

Jean-Michel Basquiat – Riding Death 1988

FAIRE DE CHAQUE JOUR, LE PREMIER DU RESTE DE TA VIE ?

Extrait de la Lettre à Ménécée : Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité. Par conséquent, la connaissance de cette vérité que la mort n’est rien pour nous, nous rend capables de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d’une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l’immortalité. Car il ne reste plus rien à redouter dans la vie, pour qui a vraiment compris que hors de la vie il n’y a rien de redoutable. On prononce donc de vaines paroles quand on soutient que la mort est à craindre non pas parce qu’elle sera douloureuse étant réalisée, mais parce qu’il est douloureux de l’attendre. Ce serait en effet une crainte vaine et sans objet que celle qui serait produite par l’attente d’une chose qui ne cause aucun trouble par sa présence. Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus. Mais la multitude tantôt fuit la mort comme le pire des maux, tantôt l’appelle comme le terme des maux de la vie. Le sage, au contraire, ne fait pas fi de la vie et il n’a pas peur non plus de ne plus vivre : car la vie ne lui est pas à charge, et il n’estime pas non plus qu’il y ait le moindre mal à ne plus vivre. Epicure

La fortune ne devrait être possédée que par les gens d’esprit : autrement, elle représente un danger public. Nietzche La vanité d’autrui n’offense notre goût que lorsqu’elle choque notre propre vanité Nietzche Hâte-toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie. Sénèque Fais chacun de tes actes comme si c’était le dernier de ta vie. Marc Aurèle Il n’y a rien à redouter dans le fait de vivre, pour qui a authentiquement compris qu’il n’y a rien à redouter dans le fait de ne pas vivre. Epicure “Personne, voyant le mal, ne le choisit, mais attiré par l’appât d’un bien par un mal plus grand que celui-ci, l’on est pris au piège.” Epicure

Des nombreuses personnes que j’ai rencontré jusqu’à présent et qui m’ont raconté leur parcours, il me semble n’avoir jamais entendu autre chose que des récits de résistants et de victimes. Jamais lâches, jamais oppresseurs. N’ayant pas l’intention d’accabler l’autre et de m’accorder le beau rôle, je suis de ceux qui se prévalent le plus souvent d’être une victime et lorsque je bombe un peu le torse, je suis le premier des résistants. Pour Philip K. Dick, La réalité n’est qu’un point de vue et Obi-Wan enseignait à Luke que beaucoup de vérités auxquelles nous tenons dépendent avant tout de notre propre point de vue… De la Lettre à Ménécée en préambule, à chacune des citations, tout n’est question que de point de vue et de perception. De réalité et d’illusion. Et puis il y a des mots qui raisonnent, qui accompagnent, des musiques qui véhiculent, des émotions qui guident, l’intuition, le discernement, le devoir, le travail, l’abandon dans l’idéal pour se rapprocher de sa destination, accepter cette idée tirée d’Into the wild de Jon Krakauer : Il y a tant de gens qui ne sont pas heureux et qui, pourtant, ne prendront pas l’initiative de changer leur situation parce qu’ils sont conditionnés à vivre dans la sécurité, le conformisme, toutes choses qui semblent apporter la paix de l’esprit, mais rien n’est plus nuisible à l’esprit aventureux d’un homme qu’un avenir assuré. Le noyau central de l’esprit vivant d’un homme, c’est sa passion pour l’aventure. La joie de vivre vient de nos expériences nouvelles et donc il n’y a pas de plus grande joie qu’un soleil chaque jour, nouveau et différent. Si tu veux obtenir plus de la vie, il faut perdre ton inclinaison à la sécurité monotone et adopter un mode de vie qui te paraitra dans un premier temps insensé. Mais une fois que tu seras habitué à une telle vie, tu verras sa véritable signification et son incroyable beauté.

Faire de chaque jour, le premier du reste de ta vie ? Un matin comme tous les autres Un nouveau Paris Rechercher un peu de magie Dans cette inertie morose Clopin clopan sous la pluie Jouer le rôle de sa vie Puis un soir le rideau tombe C´est pareil pour tout l´monde Rester debout mais à quel prix Sacrifier son instinct et ses envies Les plus essentielles Mais tout peut changer aujourd’hui Et le premier jour du reste de ta vie Plus confidentiel Pourquoi vouloir toujours plus beau Plus loin plus haut Et vouloir décrocher la lune Quand on a les étoiles Quand les certitudes s´effondrent En quelques secondes Sache que du berceau à la tombe C´est dur pour tout l´monde Rester debout mais à quel prix Sacrifier son instinct et ses envies Les plus confidentielles

RÉMINISCENCES BIOGRAPHIQUES

‘Cause yesterday’s got nothin’ for me
Old pictures that I’ll always see
Some things could be better
If we’d all just let them be … Guns n’ Roses

Un pedigree de Patrick Modiano est sorti en 2005, un sacré bon livre d’après la critique de l’époque. Édouard Baer l’a adapté au théâtre, j’en suis ravi parce que j’adore Édouard Baer. En ce qui concerne Modiano c’est différent. Il a eu le prix Nobel de littérature, une incontestable preuve de qualité pour ceux qui considèrent que la récompense fait l’oeuvre, mais pour ma part c’est juste le mec qui, en se cherchant, a trouvé mon grand-père, Henri Lagroua. Une identité jetée dans ces quelques lignes et désormais figée dans une histoire que je ne peux ni confirmer, ni démentir : (..) Mon père utilise une carte d’identité au nom de son ami Henri Lagroua. Dans mon enfance, à la porte vitrée du concierge, le nom «Henri Lagroua» était resté depuis l’Occupation sur la liste des locataires du 15 quai de Conti, en face de «quatrième étage». J’avais demandé au concierge qui était cet «Henri Lagroua». Il m’avait répondu: ton père. Cette double identité m’avait frappé. (…) Bien plus tard j’ai su qu’il avait utilisé pendant cette période d’autres noms qui évoquaient son visage dans le souvenir de certaines personnes quelque temps encore après la guerre. Mais les noms finissent par se détacher des pauvres mortels qui les portaient et ils scintillent dans notre imagination comme des étoiles lointaines. (..).

Malheureusement mon grand-père est parti trop tôt, emportant avec lui ses souvenirs et sa vérité. Aujourd’hui quand je tape son nom sur internet, en quête d’éventuelles nouvelles informations à son sujet, c’est la seule occurence que je trouve. Il n’y a même pas de liens avec sa cousine Marie Andrée Lagroua Weill Hallé, fondatrice du Mouvement français pour le planning familial, ou avec son père, Henri Lagroua, Gouverneurs des Etablissements de l’Inde en 1926, sa belle soeur Bella Darvi, actrice ou Denise Wegier qui fut sa femme et ma grand-mère. Il n’est que le prête nom de Modiano. Vous me direz dans ce monde qui considère l’anonymat comme un échec fondamental, c’est déjà quelque chose. Alors que faire ? Forger une nouvelle histoire ? Rebattre les cartes du temps ? lui donner le premier rôle ? Ecrire ce livre dont il sera le héros ?

Tout pourrait commencer à Pondichéry en Inde Française, à l’époque où son père était gouverneur et lui un jeune enfant. A cette époque, Henri ne rêve pas. Il vit dans un rêve. Le noir et blanc que l’on associe au début du XX° siècle devient couleurs brulantes, couleurs de pierres précieuses, parfums d’épices et faste d’autrefois. Henri pose solennellement pour une photo qu’il gardera toujours dans son portefeuille, devant la Rolls-Royce qui l’emmène de réceptions en ambassades, lorsque le protocole exige sa présence. Le reste du temps, du haut de ses 8 ans, le teint halé par le soleil, habillé d’un pantalon en lin blanc, le plus souvent torse nu, il arpente les jardins, couloirs, cuisines et autres pièces mystérieuses du palais, en quête d’aventures…

Illustration : Yoshitomo Nara

GLORIEUSES CERTITUDES ET VANITÉ EXALTÉE…

Les yeux rivés sur le smartphone, dealer institutionnalisé d’informations conditionnelles, de clichés déshumanisés, de jeux addictifs, d’amitiés sans affect et d’égos sans limites, je finalise mes réflexions d’adhésion. Celles-ci sont désormais dénuées d’esprit critique, de doute philosophique, spirituel ou même rationnel, limitativement façonnées par les notifications – dépêches assenées en temps continu – petites phrases citées toujours hors contexte, gros titres sensationnalistes et paroxystiques, relayés pour acceptation définitive, aussi promptement par la radio et la télévision, solides soutiens de la propagande anti mixité culturelle, drivés par des êtres aux sourires, à la plastique et à la bonne humeur quasi éternelle (a-t-on déjà vu ou entendu un présentateur, animateur s’appesantir sur ses problèmes et faire la gueule ?)

L’algorithme qui me connait désormais mieux que moi même, décide en temps réel de ce que je dois aimer et de ce que je dois croire, consommer, approuver ou contester. Docile victime consentante, je me laisse bercer par les mélopées de ces sirènes aux chants alarmistes, infantilisants ou manichéens et je me targue de mes glorieuses certitudes et de ma vanité exaltée, persuadé d’être en accord avec mon moi profond, dans la « vérité » de l’existence, dans la transcendance et l’immanent, dans l’absolu et la déité. Mon pseudo avis est sans cesse conforté par les commentaires et autres tweets qui n’ont en définitive pour fonction que de m’éloigner un peu plus de ma propre opinion forgée par un substrat d’esprit critique. Alors comment échapper à cette spirale infernale, comment (re)devenir un être doué de raison et d’amour agapé, comment ne pas sombrer dans le désespoir ?

Il est toujours possible d’être cynique, de s’accommoder de cette situation et plutôt que de subir, d’en devenir un acteur majeur. Ce serait probablement terrible sur le plan moral, mais qui pourrait le reprocher dans un monde dans lequel plus personne n’accorde d’importance ni de valeur à ces cas de conscience ? Souffrir et continuer le combat ? Chaque échange avec un autre humain potentiellement réceptif qui s’interrogerait sur ces états de fait devenant une victoire qui permettrait de se sentir moins seul et de (re)prendre foi en l’Humanité ? Se laisser bercer par le système et en devenir un simple soldat ni heureux, ni malheureux, juste vivant au sens utilitaire du terme ? Ou alors attendre passivement que cela change, misant tout sur ce fameux jour, si cher aux rêveurs, qui espèrent l’amélioration de leur condition, la réalisation de leurs prières, que le ON qu’ils estiment le plus daigne enfin ouvrir enfin les yeux et réalise qu’ils sont les véritables artisans de la VIE et qu’ils en soient généreusement récompensés tel que cela se doit dans un monde juste et parfait …